La fraude via les médias sociaux

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Les médias sociaux ont connu ces dernières années une croissance exponentielle. Facebook, le plus populaire d’entre eux, revendiquait ainsi plus de 500 millions de membres au début de l’année 2011. Tout comme les autres innovations technologiques survenues avant eux, les médias sociaux présentent des opportunités intéressantes pour les fraudeurs qui peuvent exploiter la confiance liant les usagers de ces services en ligne. Afin de mieux comprendre la nature et la structure de ces risques, une base de données d’incidents criminels associés à des sites de socialisation en ligne a été constituée à partir de comptes-rendus médiatiques.
L’échantillon global comprend 1301 cas recueillis sur une période de vingt-quatre mois (octobre 2008 à septembre 2010), dont 10,1% (131 cas) concernent des affaires de fraude. Il est possible de classer celles-ci en deux grandes catégories : les fraudes élaborées qui se divisent en quatre sous-catégories (la fraude par abus de confiance, la fraude de location immobilière, la fraude par usage de faux et l’offre de services sans permis) et le vol d’identité.Les fraudes élaborées (76,3%) représentent un volume trois fois plus important d’affaires dans notre échantillon que les vols d’identité (23,7%). À eux seuls, les abus de confiance (29,8%) et les locations immobilières fictives (24,4%) sont responsables de plus de la moitié des fraudes perpétrées par le biais des médias sociaux. La grande majorité des incidents rapportés par les médias se sont produits sur Craigslist (77,9%) alors qu’une minorité d’entre eux sont survenus sur Facebook (13%). Presque tous les événements de fraude élaborée se sont déroulés sur des sites d’annonces classées (93%) alors que les vols d’identité se commettent majoritairement sur les sites de réseautage social (71%).

Concernant l’âge des suspects et des victimes, les résultats montrent que les fraudeurs sont un peu plus jeunes en moyenne (29,7 ans) que les victimes (33,3 ans). De plus, les fraudeurs élaborés (34,6 ans) seraient plus âgés que les voleurs d’identité (24 ans). Comme pour la majorité des crimes commis sur le web 2.0, les suspects de fraudes sont presque tous de sexe masculin (80%). Il faut toutefois noter que le vol d’identité semble attirer une plus forte proportion de suspects de sexe féminin (26,3%) que les fraudes élaborées (17,1%). Les résultats montrent également que les victimes de fraudes commises sur le web 2.0 sont réparties plutôt également selon le sexe. En effet, sur les 71 victimes identifiées, 49,3% sont de sexe masculin.

L’ingénierie sociale est la technique de prédilection des fraudeurs sur les médias sociaux, devant les compétences informatiques, ce qui limite l’efficacité des solutions technologiques pour prévenir ce type de délinquance.

This content has been updated on July 13, 2015 at 16 h 26 min.