Les ambivalences de la politique de cyber-sécurité américaine
Dans un excellent article très détaillé et bien documenté publié dans le New Yorker de novembre, Seymour Hersh (le Watergate) dresse un portrait critique des forces qui sont en train de définir la politique de cyber-sécurité américaine.
Il y expose notamment les tensions entre autorités civiles et militaires pour assumer la responsabilité dans ce domaine, et l’avance que semble avoir pris le Pentagone sur le Ministère de la sécurité intérieure. Le rôle d’intérêts privés allêchés par un marché potentiel de 12 milliards de dollars dans la construction d’une menace hypothétique rendue imminente est également dénoncé. On y apprend aussi que l’autorité et les compétences du coordonnateur nommé par le Président Obama sont loin de faire l’unanimité. Les capacités offensives de la NSA en matière de piratage des systèmes informatiques de pays amis et ennemis sont brièvement exposées. Enfin, la France est mentionnée comme l’un des cinq pays qui conduisent le plus d’opérations de cyber-espionnage contre les systèmes américains, avec la Chine, la Russie, Israël et Taiwan.
Un article nuancé qui rompt avec le discours alarmiste ambiant de la part d’un des journalistes les mieux informés de ce que le gouvernement américain est en train de concocter pour le futur de l’internet.
Ce contenu a été mis à jour le 9 juillet 2015 à 20 h 04 min.