Les crimes sur le web 2.0: une recherche exploratoire
Les sites de socialisation en ligne ont connu ces dernières années une croissance exponentielle. Facebook, le plus populaire d’entre eux, comptait ainsi plus de 400 millions de membres au début de l’année 2010. Ces sites génèrent cependant un certain nombre d’inquiétudes relatives à la protection de la vie privée de leurs membres, à leur utilisation par des prédateurs sexuels et à l’exploitation par les fraudeurs et les pirates informatiques de leur connectivité et de leur interactivité.
Afin de mieux comprendre la nature et la structure de ces risques, une base de données d’incidents criminels associés à des sites de socialisation en ligne a été constituée à partir de comptes-rendus médiatiques.
L’échantillon comprend 683 cas (796 suspects et 540 victimes) recueillis sur une période de quatorze mois (6 octobre 2008 au 12 décembre 2009).
Les crimes les plus fréquemment recensés sont les crimes sexuels (39,8% des cas). On retrouve dans cette catégorie une majorité significative de cas dont les victimes sont des personnes mineures (57,2% de la catégorie « crimes sexuels »).
Les attaques informatiques utilisant le web 2.0 comme vecteur privilégié sont aussi fréquentes dans notre échantillon que les actes de violence (à l’exclusion des crimes sexuels) et les menaces, avec 16,4% des incidents. Par contre, elles causent un nombre considérable de victimes (jusqu’à plusieurs millions) qui ne sont pas toujours conscientes d’avoir été touchées, ce qui génère des risques additionnels pour leur entourage numérique.
Les fraudes et les atteintes aux biens arrivent en 4ème et 5ème position dans notre classement des types de crimes rapportés par les médias avec respectivement 9,8% et 5,1% des affaires recensées.
Si l’on examine les sites les plus fréquemment impliqués, le service de petites annonces Craigslist arrive en première position avec 37,3% des affaires, suivi par MySpace (28,3%) et Facebook (15,8%). Chaque site fait cependant face à des risques spécifiques.
L’âge moyen des victimes est de 19,5 ans, alors que celui des suspects est de 29,5 ans.
En ce qui concerne le genre, on observe que les incidents impliquent une majorité écrasante de suspects masculins (80%) et de victimes féminines (73,4%).
Ce contenu a été mis à jour le 29 juin 2015 à 14 h 22 min.